Herculanum

Le site d'Herculanum est situé à 12 km de Naples, il est facilement accessible par train (Circumvesuvio) ou par route. Par le train, Naples Salerne, descendre à la station Portici-Erculano  puis prendre un taxi, le site étant un peu éloigné et la ville sans charme.
En voiture, prendre l’autoroute de Salerne jusqu'à la sortie Ercolano, puis suivre les indications (rares) Scavi-Erculano. Le parking se trouve juste à l’entrée du site. Ouvert tous les jours (sauf 1er janvier et 25 décembre). Horaires : du 16 mars au 14 octobre ouvert de 8h30 à 19h30 et du 15 octobre au 15 mars de 8h30 à 17h00. Tarif : plein tarif 16€, 2€ pour les jeunes de 18 à 25 ans et gratuit pour les moins de 18 ans.

L'avis de l'équipe : Le site d'Herculanum fait partie des sites emblématiques de la Rome antique qui mérite une visite. Souvent, quand le temps est compté, se pose la question de visiter Pompéi ou Herculanum. Notre équipe se déchire sur la question : Herculanum est plus petit, plus évocateur et finalement mieux conservé. Pompéi est quant à lui plus aéré, avec de grands complexes absents à Herculanum et présente aussi des maisons fort bien conservé qui a plus satisfait les adolescents de l'équipe...
En conclusion, je vous recommande de faire votre choix par rapport au temps que vous pouvez y consacrer. Si vous avez moins d'une demi-journée, choisissez Herculanum. Si vous avez une journée libre, choisissez Pompéi !

Vue générale du site d'Herculanum

 

Histoire

D’après une légende, la ville aurait été fondée par Hercule d’où son nom. Dès 84 av. JC elle tombe dans l’orbite de Rome. Petite ville de 5000 habitants, elle vivait essentiellement de l’agriculture et de l’artisanat. Sa situation sur le golfe de Naples avait attiré de riches Romains qui y construisirent de somptueuses villas et de beaux monuments publics. L’éruption du Vésuve le 24 août 79 entraîna une coulée de lave en fusion qui l’enfouit sous une épaisse couche de matières volcaniques denses, la préservant ainsi pendant des siècles. En 1709 par le plus grand des hasards, faisant forer un puits, le Prince d’Elboeuf trouva le mur de scène du théâtre. Les premières fouilles, poursuivies sous Charles III de Bourbon à partir de 1738 avaient essentiellement comme but de récupérer les peintures, les statues et les objets d’art pour orner des demeures princières et des collections privées. Chaque personnalité visitant le site avait droit à une découverte qui lui était offerte.
Le vrai travail archéologique ne commença qu’en 1927 et se poursuit encore. Seule une petite partie d’Herculanum a été mise à jour pour deux raisons. La première : l’épaisseur de la couche de lave très dense, la seconde étant la présence de la ville moderne d’Erculano construite directement sur le site ancien.

Description d’une Villa Romaine


Comme toute civilisation du bassin méditerranéen la Villa Romaine a peu d’ouvertures sur la rue, exceptés les commerces dépendant d’une maison de rapport. Elle s’organise autour d’un espace intérieur privé et d’un espace réservé au public.
Espace public : le vestibule, en général étroit, mène par des couloirs jusqu’à l’atrium. En façade, les boutiques donnant sur la rue, sont le plus souvent louées ou confiées à du personnel dépendant du propriétaire. L’atrium était à l’origine la pièce principale et privée de la maison, sa cour, à bassin central (impluvium) est relié à une citerne et reçoit ainsi l’eau de pluie grâce au toit incliné (compluvium). Il donne sur d’autres pièces servant de bureaux et de salle de réception. Le lararium est une sorte de chapelle privée où l’on honore les dieux du foyer (les lares) et les portraits des ancêtres (les mânes).

Vue d'une villa d'Herculanum


Espace privé : Adaptée des Grecs, cette partie de la maison s’est rajoutée à la suite de l’atrium. Le jardin est partiellement entouré par un péristyle sous lequel il est possible de circuler ou de se reposer à l’ombre. Sur les côtés non couverts par ce péristyles s’ouvrent diverses pièces : le triclinum (la salle à manger) doit son nom aux trois lits ou banquettes disposés en U et s’ouvrant ainsi sur le jardin. Les Romains avaient adopté des Grecs l’usage de manger semi-couchés pour les repas importants. Le cubiculum (chambre à coucher) avec un banquette de maçonnerie servant de lit. L’exèdre (salon d’apparat) parfois soutenu par des colonnes. Les communs, la cuisine, les latrines, les chambres des domestiques, les pièces destinées au stockage  sont accessibles du péristyle par un corridor.

Un lit dans une villa d'Herculanum


La Villa Romaine se développe en longueur du vestibule aux pièces. Dans les villes, par manque de place et dans un but de location, la Maison Romaine tend à s’ériger en hauteur.

Les Thermes : ces complexes balnéaires sont devenus indispensables à la vie publique d’une cité Romaine. Ils sont toujours séparés en sections masculine et féminine, si ce n’est le cas, des jours d’ouverture différente sont proposés. Le vestiaire (apoditerium) permet de disposer ses vêtements sur des étagères ou dans des casiers. De là on accède au bain froid (frigidarium) puis au bain tiède (tepidarium) et enfin dans la salle chaude (caldarium) avec sa vasque (labrium) pour les ablutions et éventuellement la salle de sudation (sudatio).  La chaudière se trouve entre les deux sections et permet le chauffage par circulation de l’air chaud sous le plancher et même dans les murs.

La palestre d'Herculanum

 

La Palestre, entourée d’un péristyle, permet les activités sportives et possède très souvent une grande piscine. Les thermes n’étaient non seulement un complexe balnéaire proprement dit, mais aussi un lieu de réunion.

La peinture Pompéienne : La décoration de ces villas Romaines a  été divisée en quatre styles.
 Le premier style (IIème siècle av.J.C) subit l’influence hellénistique et sa décoration imite le plus fidèlement possible des marbres de couleurs différentes et divise l’espace en diverses zones.
Le deuxième style (Ier siècle av.J.C) installe la perspective pour agrandir l’espace intérieur. Des motifs architecturaux encadrent de grands panneaux en trompe l’œil à scènes mythologiques. De cette époque date le fameux rouge pompéien opposé à un  noir brillant.
Le troisième style (de 20 ans av.J.C à 50 ans ap.J.C) abandonne la perspective et divise la surface d’une manière rigide horizontalement et verticalement. Les paysages sont réduits à des miniatures. La peinture s’inspire de l’Egypte.
Le quatrième style (de 50 à 79 ap.J.C) les éléments architecturaux  et les sujets décoratifs n’ont aucun lien avec la réalité. Son exubérance pourrait être qualifiée de baroque.

Fresques d'une villa d'Herculanum

 

Visite

Du parking, rejoignez la billetterie par une courte rue où vous trouverez des boutiques de souvenirs et de boissons (prévoyez de quoi vous désaltérer).
Le site lui-même est très visible depuis la rampe d’accès et se présente comme un rectangle séparé par trois cardines (rues) bordées par les bâtiments.

Les arcades sont les magasins portuaires et abris pour embarcations qui s’ouvraient sur la plage. Il y fut découvert en 1980 des squelettes humains des habitants d’Herculanum qui y avaient cherché refuge.

Cardine III – En remontant la rue vous trouverez :

La maison dite d’Argos. Les salles s’ouvrent sur un grand jardin entouré d’un péristyle à trois côtés,  aux colonnes stuquées.

La maison d'Argos à Herculanum

 

La maison de l’Auberge, juste en face, d’abord identifiée comme auberge, était en réalité une vaste et riche demeure privée, elle comprend de nombreuses pièces et des fresques du IIème siècle. Le jardin est aussi entouré d’un péristyle.

La maison du Squelette possède des murs ornés de fresques et un nymphée décoré de mosaïques.

La maison du squelette à Herculanum

La maison à Cloison de bois, cette demeure privée à l’origine, fut partagée en appartements de location et surélevée d’un étage. Elle doit son nom à la grande cloison de bois ornée de clous de bronze. Quoique carbonisée, elle a conservé sa forme et permettait de séparer l’atrium du tablinum qui est orné de belles fresques sur fond rouge et mène au jardin. 

La maison à la cloison de bois à Herculanum


Les thermes urbains :
Les thermes urbains présentent la division typique en secteur masculin et secteur féminin.

Thermes des hommes : un couloir conduit au vestiaire dont les niches servaient à déposer les vêtements, puis au frigidarium (eau froide) circulaire aux parois rouges et à la coupole bleue. Le tepidarium (salle tiède) est pavé d’une mosaïque blanche et noire représentant un Triton entre des dauphins. Le caldarium (salle chaude) a gardé son grand bassin. La palestre est entourée de portiques dont les colonnes en brique sont revêtues de stuc.

Les thermes des hommes à Herculanum

Thermes des femmes : vous y accéderez par le cardo IV.
Le vestiaire, bien conservé, possède un sol en mosaïques blanches et noires représentant Triton, ainsi que des étagères pour y déposer des vêtements. Le tepidarium est aussi pavé de mosaïques et le caldarium possède deux sièges, l’un en marbre blanc, l’autre en marbre rouge.

Les thermes des femmes à Herculanum

 

Ces deux thermes sont actuellement reliés par la palestre réservée aux hommes au temps d’Auguste.

La Maison au salon noir : Sa grande salle est décorée de pilastres et de candélabres peints en rouge et noir. L’entrée a conservé des montants et une partie de la porte en bois carbonisé. Le salon noir donne sur un jardin et son péristyle.

La Maison aux deux atriums :  Sur la porte de la façade se trouve un masque de la Gorgone en terre cuite. L’atrium de l’entrée avait un toit porté par quatre colonnes, l’autre à l’intérieur du bâtiment servait de jardin.

Siège des Augustaux  : C’était le sanctuaire dédié au culte impérial et daté de la fin du règne d’Auguste. L’intérieur aux quatre colonnes centrales est orné de magnifiques peintures du quatrième style représentant Hercule entrant dans l’Olympe. La lutte d’Hercule contre le dieu  fleuve Achéloos est représentée sur la paroi de droite. Le sol est en marqueterie de marbre.

Le siège des Augustaux à Herculanum

 

En sortant il faut prendre à sa droite le decumanus maximus pour atteindre la Maison du Bicentenaire. C’est la plus somptueuse et opulente du quartier. L’atrium est encore recouvert de son toit à compluvium destiné à recueillir les eaux de pluie qui se déversaient dans un impluvium de marbre. La salle à manger a gardé des peintures du quatrième style représentant des sujets mythologiques et des éléments d’architecture. Le petit jardin intérieur est entouré sur deux côtés d’une colonnade.

Descendre le cardo IV pour y trouver :

La Maison de Neptune et Amphitrite : La magnifique décoration du triclinium d’été représente Neptune et Amphitrite en mosaïque de pâte de verre. Le côté nord est occupé par un nymphée, lui aussi en pâte de verre, surmonté par des masques de théâtre en marbre.

La maison de Neptune et Amphitrite

 

La Maison du mobilier carbonisé : Son triclinium offre une décoration somptueuse dans le quatrième style pompéien

La Maison Samnite : La décoration de l’entrée appartient au premier style avec des plaques de faux marbre polychrome. L’atrium est couronné par une galerie dont  trois côtés sont fermés par de fausses colonnettes, et la quatrième est ouverte. L’impluvium est revêtu de marbre. Une des pièces de la maison est ornée d’une scène représentant l’enlèvement d’Europe.

La maison Samnite à Herculanum

 

La Maison à l’Hermès de bronze : Elle est de petite dimension avec un atrium de type toscan. Les parois sont décorées de peintures dans la manière du troisième style. Le triclinium conserve des peintures du quatrième style.

La Maison à l’alcôve : Elle résulte de la réunion de deux maisons. Elle conserve dans son biclinium des lits en bois et deux fenêtres dont les montants ainsi que les grilles sont encore en place.

La Maison de l’Atrium aux mosaïques : C’est une demeure patricienne construite dans une position panoramique. L’entrée et l’atrium sont pavés d’une belle mosaïque blanche et noire. Un long portique relie les pièces. La belle exèdre centrale est ornée de peintures à motifs architecturaux et de petits panneaux à sujets mythologiques. Le jardin est orné d’une fontaine, et trois de ses côtés sont entourés par un portique.

Remontez le cardo V pour arriver à :

La Maison des cerfs : Elle est composée des appartements d’été et d’hiver. Ces deux parties sont reliées entre elles par un cryptoportique, en définitive, un long couloir sans colonne, décoré de tableaux  de paysages et d’amours. Le jardin était agrémenté de sculptures et de tables en marbre. Les deux plus célèbres groupes représentent des cerfs assaillis par des chiens.

La maison des cerfs à Herculanum

 

La Maison du relief de Télèphe : Dans l’atrium les moulages des oscilla de marbre sont accrochés entre les colonnes. Il s’agit de disques ou de masques qui avaient pour fonction symbolique de protéger la maison et ses habitants du mauvais sort.

La maison du relief de Télèphe à Herculanum

 

La Boulangerie : Elle a conservé son four et les meules servant à écraser le grain.

La Grande Taverne : Elle est accessible par le cardo V et le decumanus inférieur dont elle fait l’angle. Le comptoir est revêtu de marbre où sont insérées les jarres. D’autres tavernes à « restauration rapide » se trouvent sur le site.

La grande taverne à Herculanum

 

La Maison du Grand Portail : Elle est remarquable par sa petite cour à gauche de l’entrée, créant l’illusion d’un espace vert, grâce aux peintures ornant les murs évoquant un jardin.

A votre droite vous pouvez accéder à la Palestre réalisée à l’époque d’Auguste. La terrasse inférieure comprend une grande aire avec des portiques sur trois côtés. Une série de pièces s’ouvrent à l’ouest. Remarquez la grande vasque avec la fontaine qui représente l’Hydre de Lerne (un des douze travaux d’Hercule).

Redescendez le cardo V jusqu’à la Porta Marina, au-delà vous trouverez :

Les thermes suburbains, malheureusement fermés actuellement. On pourrait voir dans le caldarium l’empreinte de la vasque servant aux ablutions imprimée dans la matière volcanique entrée par la fenêtre lors de l’éruption. Les diverses salles sont ornées de fresques et de stucs.

Terrasse de M. Nonius Balbus : C’est une vaste place rectangulaire occupée en son centre par la base d’un autel funéraire en marbre.

La terrasse de M. Nonius Blabus à Herculanum